Le blog
Sylvain Rogelet, fondateur de Consomac.fr, sur le web-gril
Cette semaine, nous ouvrons les colonnes du blog à un jeune éditeur de site web. C’est en solo et avec une casquette de rédacteur web/référenceur/webmarketer/ intégrateur que Sylvain anime avec passion depuis 10 ans Consomac.fr, l’un des sites référents français sur les produits Apple.
Bonjour Sylvain ! Avant de commencer, peux-tu nous résumer en quelques lignes ton métier ?
Je tiens au jour le jour un site web qui s’appelle Consomac et que j’ai créé il y a une dizaine d’années. Je suis ce qu’on appelle un éditeur web, c’est à dire que j’ai à la fois la casquette de rédacteur et celle de chef de projet : je m’occupe du contenu et du contenant. Ainsi, je suis selon les besoins graphiste, programmeur, commercial, rédacteur, modérateur, community manager, référenceur… Je ne suis spécialiste en rien, mais je touche un peu à tout !
Je gagne ma vie grâce à la pub. J’ai bien quelques bannières publicitaires pour mettre un peu de beurre dans les épinards, mais je vis principalement de l’affiliation : Consomac propose l’actualité d’Apple mais aussi et surtout un guide d’achat des produits d’Apple, avec des liens sponsorisés vers un certain nombre de boutiques en ligne. Toute vente générée sur ces boutiques partenaires me permet de récupérer une commission.
Si je devais résumer mon métier en une phrase, je dirais qu’il s’agit de proposer du contenu intéressant pour fidéliser mes lecteurs, et de transformer l’essai lorsque ces derniers ont besoin d’acheter quelque chose. Le secret de l’éditeur web à mon goût, c’est d’être dans une relation de confiance avec ses lecteurs : ne pas hésiter à donner le bon conseil qui va faire rater des ventes sur le court terme, et garder une totale indépendance éditoriale. Si on est bon, le reste suit.
Quelle est ta boîte à outils d’éditeur de site web ?
À vrai dire, pas grand chose ! Je me suis bricolé mon propre système de gestion de contenus au fil des années avec un éditeur de texte, et j’utilise Photoshop pour le graphisme et les images. Pour le reste, j’utilise un certain nombre d’outils de statistiques et notamment ceux de Google (Analytics et Webmaster Tools) : ils sont très complets et permettent de se faire une très bonne idée au quotidien des pages du site qui marchent bien, de celles qui ont besoin d’être remaniées, etc.
Mais le plus important, en tant qu’éditeur web, c’est surtout d’avoir du nouveau contenu en permanence et de ne pas passer à côté d’une information importante. Mon outil le plus précieux est donc sans doute mon lecteur de flux RSS, qui me permet d’avoir une vue d’ensemble et en temps réel des publications de plusieurs dizaines de sites, sans avoir à les visiter l’un après l’autre.
La meilleure décision éditoriale et webmarketing que tu as eu la chance d’appliquer à ton site ?
Séparer mes publications en deux rubriques distinctes : les news et les bons plans.
Lorsque je me suis lancé à plein temps sur Consomac à la fin de mes études, le site était rentable mais ne me permettait pas de vivre. Créer une rubrique séparée pour les bons plans était très intéressant : je pouvais multiplier les offres sans perturber le flux d’actualité plus classique, et en même temps acquérir un nouveau type de lecteurs, moins fidèle mais plus sensible aux liens sponsorisés. Aujourd’hui, la rubrique bons plans représente un des gros postes de revenus de Consomac.
De manière plus générale, la meilleure « décision » éditoriale, c’est bien sûr de publier des scoops ou du contenu exclusif : c’est excellent pour se faire connaître (de nombreux sites reprennent alors l’information avec Consomac en source), et c’est aussi une très bonne chose pour le référencement (les fameux backlinks). Pour donner une idée des retombées possibles, la dépêche que j’avais publiée en avril 2011 où j’apportais la preuve de l’existence du futur iCloud m’avait permis une couverture dans le vénérable Time, des dizaines de backlinks, et 100 000 visiteurs supplémentaires en une seule journée !
Ta meilleure pratique rédactionnelle et SEO du moment ?
J’ai arrêté d’essayer de comprendre Google. Ça ne m’intéresse pas particulièrement et c’est même dangereux pour le référencement. J’ai d’ailleurs vu quelques-uns trébucher en tentant d’améliorer leur classement… Je fais bien sûr attention aux mots-clés que j’utilise et à quelques principes de base de SEO, mais globalement, j’essaie simplement d’être le plus logique possible dans ma rédaction et dans l’organisation de mon site. Pour le reste, je laisse venir et je me dis que si je respecte les guidelines et que j’ai une organisation cohérente, tout devrait bien se passer.
Ton regard sur l’évolution du web et l’écriture web plus précisément ?
Il y a une concentration du marché. Les petits sites perso, c’est fini ! De nombreux sites amateurs se sont professionnalisés, et les rédacteurs du dimanche n’ont plus leur place, à moins qu’ils présentent des compétences particulièrement exceptionnelles ou qu’ils évoluent sur un marché de niche. Je constate cette évolution depuis les débuts de Consomac en 2004, c’est à dire au moment où la presse spécialisée papier a commencé à montrer des signes de faiblesse. À l’époque, nous étions encore très nombreux à être amateurs, publiant nos contenus sur notre temps libre. Aujourd’hui, les journalistes professionnels ont abandonné le papier et sont mes concurrents directs ; de nombreux sites web disposent d’équipes complètes et il n’y a plus vraiment de place pour l’amateurisme.
Et pour finir, un bon site ou blog à partager à nos lecteurs ?
Le blog des bits ! Parce que c’est rigolo ;)
Merci Sylvain pour ce partage d’information ! Et belle vie à Consomac !
